La Conférence épiscopale espagnole (CEE) a défendu, jeudi 26 février, le droit au secret de la confession, même dans les cas de sévices sexuels présumés alors que le pays est secoué par une affaire de pédophilie depuis le mois de novembre.
« Ne pas dénoncer un délit dont on prend connaissance pendant l'exercice du secret de la confession ne relève pas de la dissimulation ni de l'infraction pénale », a déclaré en conférence de presse le secrétaire général et porte-parole de la CEE, José Maria Gil Tamayo. Il a précisé que ce principe concernait aussi les atteintes à « l'intégrité sexuelle ». « Ce principe de droit est reconnu pour toutes les religions au sein de l'Etat espagnol », a-t-il ajouté, soulignant toutefois que « ceux qui agress[ai]ent sexuellement des mineurs n'ont absolument pas leur place dans le ministère ».
Il a rappelé que l'Espagne suivait sur ce point les directives du Saint-Siège et a cité le pape François qui, depuis son élection, en mars 2013, prône la tolérance zéro contre la pédophilie, y compris au sein de l'Eglise, un fléau qui pourrait avoir fait des dizaines de milliers de victimes.
PLUS GRAVE AFFAIRE DE PÉDOPHILIE
L'Eglise espagnole est secouée depuis novembre par sa plus grave affaire de pédophilie, avec douze personnes initialement mises en cause. Le pape avait personnellement encouragé un jeune homme de 25 ans se présentant comme un membre de l'Opus Dei et qui lui avait envoyé une lettre, à signaler les sévices sexuels dont il aurait été victime à Grenade (dans le sud de l'Espagne) alors qu'il avait entre 14 et 17 ans. Le 16 février, un magistrat d'un tribunal de Grenade a toutefois estimé qu'une partie des faits dénoncés ensuite à la justice étaient prescrits pour neuf prêtres et deux laïcs mis en cause. L'association de protection de l'enfance Prodeni, partie civile, a annoncé qu'elle ferait appel de cette décision.
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