Réaménagement autour de la Tour Eiffel: un compromis trouvé excluant le Champs-de-Mars

La maire PS de Paris Anne Hidalgo et ses alliés écologistes ont trouvé un compromis sur le projet contesté de réaménagement entre le Trocadéro et la Tour Eiffel, dont sera finalement exclue une partie du Champs-de-Mars, ont indiqué l'exécutif et le groupe écologiste mardi à l'AFP.

Le premier adjoint Emmanuel Grégoire, chargé de l'urbanisme, a accepté la demande des élus écologistes de retirer du projet la partie nord du Champs-de-Mars, correspondant selon lui à 5% de la surface du projet, et de limiter les événements prévus sur la célèbre esplanade, visitée chaque année par des millions de touristes.

"Il faut que ce site soit digne de l'image de Paris pour accueillir le monde entier à l'occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques" en 2024, a souligné M. Grégoire à l'AFP.

"A partir du moment où la partie du Champs-de-Mars est retirée, le projet dans l'ensemble est satisfaisant", a commenté pour l'AFP Fatoumata Koné, présidente du groupe écologiste au Conseil de Paris.

Le Conseil doit se prononcer mardi après-midi sur la mise en compatibilité du plan local d'urbanisme (PLU) avec ce projet, avant le début des travaux en mars ou avril.

La délibération devrait donc être adoptée avec un amendement des écologistes imposant un moratoire sur le permis d'aménager du Champ-de-Mars. Selon le texte, "la réhabilitation de la totalité" de l'esplanade aura lieu "lors d'une seule même phase d'aménagement postérieure aux Jeux".

La mairie s'appuiera alors sur les résultats d'une étude pour que le Champ-de-Mars conserve "une cohérence patrimoniale et paysagère", a précisé Emmanuel Grégoire.

Les Verts souhaitent aussi que la Ville "s'engage à respecter un total de 250 jours de relâche totale où aucun événement n'aura lieu sur l'ensemble du site". Un comité de gestion va être créé en ce sens, a indiqué l'exécutif à l'AFP.

Le projet "OnE" choisi en 2019, pour lequel la mairie table désormais sur un budget de 107 millions d'euros, vise notamment à la réduction de la place de la voiture de part et d'autre du pont d'Iéna, appelé à devenir "le premier pont végétalisé de Paris", ainsi que sur la création d'un "amphithéâtre végétalisé" place du Trocadéro, où la circulation sera réorganisée en demi-lune.

Seule la partie située rive droite (Trocadéro, Varsovie) et en bord de Seine (Quai Jacques-Chirac) doit être terminée pour les Jeux.

Les travaux permettront la création d'1,6 hectare d'espaces verts de pleine terre, souligne la majorité, qui promet aussi une légère diminution de l'emprise au sol des bâtiments de la Société d'exploitation de la Tour Eiffel (Sete).

Ce projet suscite l'opposition des trois maires d'arrondissement concernés, tous dans l'opposition LR. Celui du XVIe Francis Szpiner a demandé au ministère de la Culture de classer la place du Trocadéro comme monument historique afin d'empêcher sa transformation.

Son homologue du XVe arrondissement, Philippe Goujon, accuse les Verts d'être "à géométrie variable" sur le dossier. "On peut aménager le site en le respectant sur le plan patrimonial. Or, là, on va en faire un champ de foire commercial", estime-t-il.

Les opposants, pour qui environ 80 arbres vont être abattus et "plus d'un tiers de l'espace (35%) sera fermé au public ou occupé, encore davantage qu'aujourd'hui", se sont fortement mobilisés pendant l'automne lors d'une participation du public par voie électronique (PPVE).

"Les riverains demandent un projet minimal, l'entretien du site et n'exigent pas des choses faramineuses", soutient Christine Nedelec, présidente des associations France Nature Environnement (FNE) Paris et SOS Paris.

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